Un palais fantastique

Un palais fantastique

Durée : 6'30"

Auteurs : groupe de 24 enfants

Provenance : Venise, Italie

Niveau éducatif : 6 à 10 ans

Lieu et date : Venise, 2010

Professeur-animateur : Stefano Luca

Le Palais Fantastique

Contexte

Au sein d'un atelier musical, géré par une association, www.suoinifreschi.it, des enfants de 6 à 10 ans composent une musique illustrant une animation vidéo créée spécialement. Cette réalisation particulière s'inscrit dans un projet pédagogique plus large de l'association : « le visage sonore de la ville ».

L'atelier consiste en une expérience multimédia : les enfants sont appelés à réaliser et composer des productions sonores en étroite relation avec un flux d'images : une animation conçue spécialement pour stimuler l'imagination sonore (par Silvia Capriata), est proposée, « muette et silencieuse », qu'il s'agit de rendre éloquente en en caractérisant les personnages, les actions et les ambiances par des compositions sonores.

Le déroulement du travail

L'activité de l'atelier est organisée en 8 séances de 3 heures, divisées en deux sessions identiques de 90', les 24 enfants se partageant en deux groupes de 12, qui travaillent par deux sur les ordinateurs.

  • Visionnage commenté d'un film.

Après projection d'un film d'animation pris comme exemple, l'enseignant présente le rôle de « sound designer » que les enfants sont appelés à jouer. Il souligne, avec de nombreux exemples choisis, l'objectif du travail : créer un son nouveau, doté de sa propre force expressive et communicative.

  • Présentation des outils.

L'enseignant montre l'usage des instruments numériques avec lesquels les enfants sont tout de suite confrontés à des exercices de manipulation et d'écoute critique.

  • Analyse de l'animation.

L'enseignant présente l'animation vidéo, fait observer les personnages et met en évidence leur caractère spécifique, et commente ainsi des thèmes de travail à proposer aux enfants.

  • Réalisation sonore.

Les enfants, par deux, développent leurs propres thèmes : ils abordent l'élaboration des sons en utilisant des techniques acquises lors de la première rencontre ; ils arrivent à créer des sons nouveaux.

  • Composition audiovisuelle.

Les enfants sélectionnent les sons et les placent en étroite relation avec le déroulement de l'animation ; ils découvrent la façon dont naissent des relations significatives entre les sons pour donner vie à une texture.

  • Partition.

Avec l'aide de l'enseignant, on fixe la composition sur une représentation graphique simple et intuitive, à utiliser comme partition le jour de l'exécution.

  • Répétition

Les enfants s'exercent à exécuter leurs propres compositions : pendant que l'animation vidéo se déroule sur l'écran, ils projettent leurs propres sons selon l'organisation fixée sur la partition.

  • Concert public

L'atelier se conclut par l'exécution publique de l'œuvre multimédia où est projetée l'animation vidéo accompagnée de l'exécution en direct par les enfants qui « jouent » leurs propres productions sonores en suivant les images qui guident l'exécution.

Matériel technique employé

Six ordinateurs portables Apple, casques, un microphone dynamique, table de mixage, deux enceintes. Vidéoprojecteur.

Logiciel de traitement et de montage non commercialisé, développé spécialement pour des utilisateurs non-experts.

Commentaires sur l'enfant, la ville et le paysage sonore

L'atelier introduit les enfants au concept de paysage sonore proposé par Murray Schaffer, les conduit à travers une expérience d'écoute active et de manipulation des sons, pour arriver finalement à inventer un nouveau paysage sonore.

D'un autre point de vue, si l'on met la ville au centre du projet, les deux termes de la relation peuvent être inversés : la création sonore devient une occasion de redécouvrir l'environnement urbain. On propose en effet aux enfants de donner voix à une animation, qui dramatise les détails les plus intéressants et les plus suggestifs que l'on trouve dans les matériaux urbains : gros masques de pierre enchâssés dans les voûtes du palais du XVIIe siècle, animaux de toutes formes dans les chapiteaux des églises médiévales, personnages mystérieux dans les bas-reliefs des cours, armoiries des bâtiments municipaux, ainsi que l'enchevêtrement de grues et de cheminées dans les paysages industriels..

La production d'un paysage sonore imaginaire constitue ainsi une façon de s'approcher de la ville, moins institutionnelle mais nettement plus engageante, et donc plus efficace, pour développer leur prise de conscience et leur curiosité. Les enfants sont ainsi sensibilisés à un bien culturel, la ville, qui tient habituellement peu de place dans leurs valeurs.