Pupitres

Durée: 3:34 (fragment)

Auteurs :María Amorós, Antonio Calero, Juan Bautista Calleja, Luís Ángel Gómez, Rubén Moragón, Davinia Rodríguez y Diego Valencia

Provenance, niveau éducatif: Etudiants en cycle de formation d'Ed. Primaire (spécialité en éducation musicale) de la Faculté d'Education de Cuenca, Université de Castilla-La Mancha (Espagne)

Lieu et date: Cuenca, mai 2002

Professeur: Antonio Alcázar. antonio.alcazar@uclm.es

Atriles

Diaporama

Point de départ

On propose aux étudiants la réalisation d'un projet sonore expérimental en groupe, qui inclut son interprétation et l'enregistrement final. Aussi bien le point de départ que le matériau ou les corps sonores qu'ils peuvent utiliser sont libres. Antérieurement, ils ont déjà réalisé différents travaux avec des points de départs concrets (un texte, une image, etc.) et un matériau sonore plus restreint.

Contexte

Le travail de création présenté est intégré à l'une des disciplines qui constituent le plan d'études en quatre ans de formation des maîtres gradués en éducation primaire, spécialité/option en éducation musicale.

Dans notre faculté, nous attachons une grande importance à la création musicale et pour cela, à côté d'autres matières musicales d'orientation plus traditionnelle, nous essayons de favoriser un aspect créatif dans la ligne des nouvelles tendances pédagogiques et les courants musicaux contemporains. D'autre part, nous considérons qu'il est essentiel que les futurs maîtres aient vécu des expériences de ce type pour qu'ensuite ils puissent en avoir l'initiative dans leur travail avec les enfants. Pendant le cours, nos étudiants réalisent quatre ou cinq travaux de ce genre ; chacun d'eux fait appel à des matériaux sonores différents (la voix, un ensemble de corps sonores de nombre limité, un instrumentarium Baschet) et s'appuie sur différents points de départ (une chanson, un texte, une sensation ou une émotion, une illustration, un paysage sonore).

La production sonore est complétée par la lecture et le commentaire d'articles et de livres -parmi lesquels Delalande (1995), La música es un juego de niños, Buenos Aires, Ricordi- ainsi que l'écoute de diverses œuvres de musique contemporaine.

Matériel technique employé

Table de mixage 8 canaux InterM CA-8220

Enregistreur DAT TASCAM DA-P1.

Six micros AKS C-1000S.

Commentaire sur le déroulement du travail

Dans sa version originale, la pièce a une durée de 10'32 et est le résultat d'un travail conduit de façon autonome par les étudiants, présenté puis enregistré en classe. L'interprétation laisse une certaine marge d'improvisation ; il y a un plan défini et ordonné d'interventions, et quelques références flexibles concernant le temps. Le groupe dispose d'un graphique très simple pour se rappeler les interventions de chacun.

En ce qui concerne le processus de travail, on a suggéré au groupe que le travail se déroule en essayant de respecter trois phases. Une première, consacrée à l'exploration des matériaux et des modes de jeu ; une seconde phase qui associe le son à des expériences, des émotions, des sensations, un vécu, des impressions, etc., une troisième dans laquelle, d'une façon ou d'une autre, le matériau s'organise et la structure générale de l'œuvre se concrétise.

Dans cette œuvre, après avoir évalué beaucoup de possibilités, les étudiants ont décidé d'utiliser un matériau sonore très spécifique et limité : les pupitres à musique de la salle, et ont décidé de présenter leur œuvre sous forme de performance, en accordant une importance à sa dramatisation.

Commentaire sur l'œuvre

Le fragment retenu ici fait partie d'une pièce plus longue présentée par les étudiants comme une performance. La dramatisation commence avec tous les musiciens en place, avec leur partition sur leurs pupitres ; quand apparaît le chef, ils déchirent les partitions, ils les jettent au chef, et là commence réellement l'œuvre ; une œuvre entièrement exécutée avec les sons variés que produisent les pupitres.

Le travail commence par de lentes rotations du pupitre, claire allusion aux Variations pour une Porte et un Soupir de Pierre Henry, auxquelles s'ajoutent des sons produits par les tiges métalliques, les frottements sur les plaques et de brefs dialogues. La pièce tourne autour de l'aspect sensoriel du son, résultat d'un processus d'exploration minutieuse.

Tout le travail est acoustique est enregistré en direct.

Commentaire des auteurs.

Extraits du compte-rendu de travail présenté par écrit :

« Nous avons commencé à chercher en explorant les sons possibles que pouvait produire le pupitre [...]. Nous sommes arrivés à la conclusion que chaque pupitre présentait des sons différents et très intéressants pris en eux-mêmes. C'est pourquoi nous avons écarté l'idée d'utiliser n'importe quel autre objet que le pupitre ».

Les pupitres, qui sont les éléments les plus « humbles » qui interviennent dans un concert, se transforment ici en authentiques protagonistes.