CREAMUS

Sur une proposition d' Igor Deschamps, commissaire d'exposition du Festival RVBn, nous avons rassemblé une dizaine d'enfants motivés pour s'investir de manière hebdomadaire dans l'apprentissage de l’improvisation libre.

D'octobre 2012 à mars 2013, les enfants ont pu découvrir puis développer des techniques de jeux mettant en œuvre des interfaces uniques constitué de boutons, molettes et capteurs divers.

A chaque séance, ils pouvaient improviser avec un musicien improvisateur dont ils enregistraient les sons puis les manipulaient à l'aide des interfaces.

Des jeux d'improvisations à base d'objets sonores divers permettaient aux enfants de produire eux-mêmes des sons que d'autres enfants pouvaient à leur tour manipuler.

En mars 2013, les enfants et les musiciens-improvisateurs ont reçu le public dans le Système Tentaculaire pour des concerts improvisés durant le festival RVBn.

Les actions artistiques auprès des scolaires s'inscrivent dans ma démarche artistique au même titre que les installations ou les concerts, sans hiérarchie aucune.

La musique n'existe que si on l'écoute.

Chercher des stratégies pour plonger l'auditoire dans une écoute attentive du son est au centre de mes recherches artistiques. Faire inventer la musique par le public par le truchement d'interfaces attrayantes est une piste intéressante qui peut interroger sur les bases mêmes de ce qui constitue une œuvre.

Enfin, le recours à la multidiffusion non-orientée permet de présenter la spatialisation comme un élément constitutif de la musique à part entière et incite le public à se retrouver dans un environnement sonore, terrain d'expérience. Les artistes et le public se retrouvent alors dans un rapport horizontal, aux antipodes du rapport frontal traditionnel.

- les rôles sont fréquemment redistribués, certains peuvent jouer sur les interfaces, en interaction avec le musicien, tandis que d'autres écoutent la musique produite.

- des temps de restitution sont ménagés pour permettre aux enfants de partager leur ressenti, d'adopter une attitude critique face à leur production sonore et d'améliorer et d'enrichir leur pratiques par itérations successives.

Le dispositif proposé pour ces interventions était présenté comme un "vaisseau spatial de plongée dans le son" et était une partie du Système Tentaculaire.

il s'agit d'un ensemble d'interfaces OSC communicants avec le logiciel Usine qui se charge d'enregistrer et de traiter le son, puis de le diffuser sur une quinzaine de haut-parleurs de différentes caractéristiques.

Les enfants n'interviennent pas sur les programmes informatiques. Pour eux il n'existe que des interfaces dont le comportement fait l'objet d'un apprentissage au même titre qu'un instrument traditionnel, à l'exception que ces interfaces agissent sur des paramètres de manipulation sonore plutôt que des rythmes ou des notes.

Le fonctionnement des différentes interfaces a été figé durant toute la durée des interventions.