La lecture en boucle
À partir d'un son ou d'un fragment d'un son, le bouclage permet de réunir la fin d'un son (ou d'une sélection) avec son début dans une lecture continue sans accidents ni coupures. Principe très puissant puisqu'il génère des répétitions, le bouclage peut être utilisé comme simple mécanisme de répétition, pour des sons considérés comme longs (au-delà de 1 seconde), ou bien comme outil pour générer des matériaux continus à partir de petits fragments.
Dans le cas des petits fragments, deux modalités d'utilisation existent :
• Prélèvement de petits fragments d'un son avec peu de variations à l'intérieur, de telle sorte qu'une fois le bouclage réalisé on ne puisse pas distinguer le début de la fin de la boucle. On obtient ainsi des sons continus. Un procédé similaire est utilisé dans la synthèse dite “granulaire[1]” pour des fragments inférieurs à 30 millisecondes)
• Prélèvement de petits fragments avec des variations internes qui vont donner un sens rythmique au bouclage procédé amplement utilisé dans les musiques électroniques et les musiques répétitives.
Bien que le procédé soit très riche, il a tendance à générer des formes sans variations qui lassent l'écoute au bout d'un certain temps. Pour assouplir cet effet une solution possible consiste à traiter le son bouclé au travers d'un léger retard qui va générer de petites irrégularités.
La lecture bouclée peut être variée en vitesse et en sens de lecture.
Le sillon fermé
La mise en boucle, par une erreur de manipulation maintes fois racontée (un sillon refermé sur lui‑même et non gravé en spirale), provoque en 1948 l'étonnement de Pierre Schaeffer, et lui fournit la clef de l'écoute réduite d'un son connu dans ses propriétés sonores pures : à force d'être répété, le son n'est plus entendu pour son sens (fragment de voix), mais pour la musicalité lancinante de sa morphologie.